domingo, 10 de maio de 2015

LA CRYPTOGRAPHIE ET L'AUTORITARISME






(Le Grand Soir) - Les États-Unis, qui se présentent, comme toujours, comme le paladin de la défense de la liberté et de la démocratie, viennent de demander à la communauté scientifique de mettre fin à la cryptographie, un processus qui permet aux utilisateurs d’ordinateurs de défendre leurs données des pirates, et de les protéger des États abusifs et autoritaires qui espionnent leurs propres citoyens comme les étrangers, ce qui est le cas des États-Unis.

Lors de la dernière conférence RSA, sur les systèmes de sécurité cybernétique, le Secrétaire pour la Sécurité Intérieure des EU, Jen Johnson, a lancé un appel aux techniciens et aux scientifiques présents, afin qu’ils développent une forme définitive pour « contourner et rendre caduque la cryptographie », afin de renforcer le pouvoir des organes de sécurité.

Le chemin le plus simple dans ce but est déjà tracé. L’avance rapide de l’informatique quantique rendra possible un nouveau type d’ordinateur, contre lequel la majorité des logiciels de cryptographie ne seront d’aucune utilité.

Il y a pourtant des pays et des organisations, anticipant la menace que ce type de machine pourrait occasionner aux libertés individuelles, qui s’organisent pour inciter au développent de nouveaux types de cryptographie capables de protéger les données dans l’univers futur de l’informatique quantique, avant même que les ordinateurs quantiques ne soient développés.

Échaudée par l’espionnage pratiqué contre certains de ses dirigeants, comme la chancelière Angela Merkel, l’Union Européenne ne semble pas être disposée à rester les bras croisés contre un immense Big Brother planétaire fomenté par le gouvernement étasunien, non pas dans le style de son homonyme imbécile (le reality show du même nom NdT), mais dans celui décrit par le roman prophétique de George Orwell 1984.

La Commission Européenne vient de libérer des millions d’euros pour que soient développés des systèmes cryptographiques immunisés contre les ordinateurs quantiques, dans ce qui est déjà appelé la cryptographie « post-quantique ». N’importe quelle donnée qui devrait être protégée à un horizon de plus de dix ans nécessiterait déjà la garantie de ce système, puisque c’est le délai prévu pour l’entrée en service de l’informatique quantique par les gouvernements les plus avancés dans ce domaine.

Le Brésil, dont le gouvernement a été également la victime de l’espionnage étasunien, devrait se joindre à cet effort, en collaboration avec l’Union Européenne, ou en finançant de telles études au sein d’universités comme l’USP (Université de São Paulo).

Les EU allèguent qu’il est nécessaire d’éliminer la cryptographie pour se défendre des « terroristes » et des criminels.

La question est de savoir qui, dans le futur, déterminera qui est « terroriste » et qui est un combattant qui lutte, éventuellement, contre des états fascistes disposant de technologie de localisation des personnes, de reconnaissance faciale, de données biométriques, d’espionnage en masse des télécommunications et de l’internet.

Au nom de la liberté, il est primordial que cette prérogative appartienne à l’individu, et non au système.




Traduit par Lucien pour Si le Brésil m’était traduit...

LE NOUVEAU "MANU MILITARI" DES VIEUX DOMINATEURS COLONIAUX.



(MONDIALISATION - CANADA) - L’Europe et les États-Unis avec leur gesticulation envers la Libye [et la Côte d’Ivoire] essaient de revenir au XIXe Siècle, promouvant une nouvelle répartition coloniale du monde. En réalité, il n’y a jamais eu d’indépendance effective des anciennes colonies. Grâce aux artifices du commerce international et surtout de la circulation des capitaux, la dépendance économique et politique des pays périphériques s’est maintenue.

Durant les vingt dernières années avec la globalisation néolibérale, la domination des pays centraux a progressé. Disraeli, le controversé homme d’Etat britannique, avait raison quand il disait que les colonies ne cessent pas d’être des colonies par le simple fait d’être déclarées indépendantes. Cette domination indirecte ne leur suffit pas : elles veulent revenir au statut colonial ouvert à deux battants. A la perception de signes d’insurrection générale des peuples contre l’oppression de ceux qui leur répondent au pouvoir, elles prennent l’initiative de la répression préventive.

La doctrine de la guerre préventive de Bush demeure en vigueur et est actuellement appliquée par la France et la Grande-Bretagne, par délégation de Washington. Les Étasuniens, bien intentionnés, qui ont voté Obama découvrent qu’ils ne peuvent pas changer le système à travers les processus électoraux. Comme l’avait dénoncé et prévu le grand président républicain Eisenhower – l’un des militaires le plus important du siècle passé – celui qui domine le système c’est le « complexe militaro-industriel », avec sa direction actuellement partagée entre le Pentagone et Wall Street.

Le président Obama ressemble, chaque jour davantage, à Bush. Bien que son objectif final soit le même, il s’applique à parler tranquillement à l’Amérique Latine tandis qu’il excite ses alliés contre la Libye, dans un mouvement de reconquête impériale du nord de l’Afrique. Comme Tony Blair dans le cas de l’Irak, Cameron se dispose à faire le sale travail. Selon l’hebdomadaire allemand Focus, il y avait déjà en Libye des commandos britanniques quelques semaines avant l’officialisation de l’alliance.

Le mouvement pour la re-colonisation émanant d’anciennes métropoles, se développe « pari passu » à coté de la mondialisation. La réalité est totalement différente : pour maintenir les niveaux de confort et de consommation des pays occidentaux il est nécessaire de disposer de toutes les ressources humaines et naturelles de la périphérie.

L’espace asiatique de pillage s’est réduit pendant ce temps grâce à l’augmentation de la population et de la consommation conformément aux schémas occidentaux- et à la croissance de la Chine. Mais encore il y a le gaz et le pétrole de la Caspienne pour lesquels les Etasuniens cherchent à contrôler l’Afghanistan et menacent l’Iran. Maintenir les sources pétrolifères du Moyen-Orient et du Nord de l’Afrique, c’est leur objectif principal – malgré leur discours hypocrite sur l’environnement… La même hypocrisie est mise en évidence quand ils déclarent qu’ils ne veulent pas toucher à Kadhafi : sa résidence a été attaquée avec des missiles par Obama, de la même façon que l’avait fait Reagan en 1986, tuant une fille du dirigeant libyen.

En même temps il leur convient de s’assurer l’approvisionnement de minerais et de denrées alimentaires de l’Amérique Latine et de l’Afrique Noire. Menacés par la pénétration des Chinois sur le continent africain, ils sont disposés à jouer le tout pour le tout, afin de restaurer leur ancienne domination. Et ils ne manquent pas les associés de second rang, les sous-traitants du colonialisme comme sont les Espagnols et les Italiens. Les Espagnols nostalgiques de Carlos V et de Felipe II s’unissent à Obama, à Cameron, à Sarkozy. Il n’ ya pas de différences entre Zapatero et Aznar : les deux sont les mêmes, dans leurs efforts pour reconquérir l’Amérique du Sud. Les Italiens sont moins insistants sachant pertinemment que même si Kadhafi tombe, la Libye ne leur sera pas rendue.

Les néocolonialistes essaient de profiter d’une rébellion sans idées, bien que juste, contre la corruption et le pouvoir dictatorial des pays arabes. Mais il n’est pas sûr qu’ils obtiennent un quelconque succès.

Les Étasuniens créent toujours, stimulent et financent les mouvements d’opposition dans l’intérêt de déstabiliser les gouvernements et les systèmes politiques. Nous nous rappelons ces jours de 1964. Nous pourrions nous rappeler toutes les années précédentes, surtout de la période 1945-1954 quand Vargas, élu président du Brésil, a créé les instruments économiques nécessaires au développement indépendant, avec de grandes entreprises publiques. Après la mort du grand président, Juscelino a réussi à se maintenir grâce à l’option politique savante de mobiliser la nation dans des travaux pour une croissance accélérée.

De manière qu’il ne serait pas surprenant que leurs agents et alliés, des pays musulmans ont stimulé le mouvement qui s’est initié en Tunisie de manière apparemment accidentelle. Les jeunes de ces pays étaient insatisfaits de leur vie. Les opportunités de réalisation professionnelle et personnelle leur manquent. Leur liberté est limitée et leurs rêves se meurent devant une société fermée sur elle- même.

Le 21 mars dernier, le New York Time a publié un article d’un jeune de 24 ans, collaborateur heureux du respectable « Conseil des Relations extérieures de New York », Mattew C. Klein dans lequel il analyse la situation des jeunes étasuniens et montre que la situation de chômage est similaire à celle des jeunes de pays pauvres et de que leurs rêves se trouvent également limités. Il aurait pu aussi avoir mentionné le désenchantement face à un gouvernement peu attentif à la jeunesse de son pays, avec la corruption parlementaire et avec le comportement indécent des grandes corporations qui sont au commande de Wall Street, face au bellicisme de son pays. Le fait qu’il y a une liberté de la presse et des élections régulièrement ne réduit pas l’absolutisme essentiel du système des Etats-Unis. Le peuple vote tous les quatre ans, la presse est libre, le système judiciaire fonctionne, bien que la Cour Suprême ne juge pas toujours avec impartialité. Mais malgré cela la liberté, comme dans d’autres lieux, est un bien de marché. Il est nécessaire de l’acheter.

Les droits de l’homme même s’ils sont proclamés dans des déclarations ronflantes, sont aussi violés aux États-Unis et dans les pays qui leur font allégeance. Il suffit de rappeler ce qu’il se passe à Guantanamo, ce qui a été enregistré à Abu Graib et les conditions dans lesquelles se trouve soumis le soldat étasunien Bradley Manning dans la prison de la Marine des Etats-Unis.

Le prétexte selon lequel l’intervention en Libye se fait au nom des droits de l’homme et de la protection des civils est immoral. Et considérée insensée par les parlementaires britanniques eux mêmes, comme le député Rory Stewart le fait dans un article publié par le Londres Review of Books le 18 de ce mois [mars 2011]. Stewart n’est pas un homme de gauche. Député d’un des réduits traditionnels conservateurs du Nord-ouest de l’Angleterre, celui de Penrith and the Border, le parlementaire montre la connaissance du sujet. Il a fait partie des troupes britanniques en Irak et ensuite il a traversé à pied l’Afghanistan, dans le cadre d’un voyage plus long, de 6 mille kilomètres, depuis la Turquie au Népal qui a duré deux ans.

Bien que conservateur, Stewart considère comme une erreur la participation de son pays dans les croisades anti-islamiques. Il justifie en partie l’intervention en Yougoslavie, au nom de la protection des populations civiles devant les menaces de génocide – mais il n’est pas d’accord avec les autres. Nous reproduisons quelques passages de son article «  Here we go again  » :

« Il semblait doublement improbable que l’Angleterre interviendrait militairement un jour dans un pays comme la Libye. Bien que pauvre en pétrole, l’Afghanistan en Asie centrale fût vu par beaucoup de musulmans comme un objet d’occupation par des croisés infidèles commandés par Israël, et avec l’objectif d’établir des bases militaires et d’obtenir un pétrole bon marché. Tout mouvement contre la Libye, – un pays arabe musulman, embarqué dans une lutte sans trêve contre le colonialisme et transpirant le pétrole – donnait l’impression qu’il serait vu comme un mouvement extrêmement hostile et sinistre, d’abord par ses voisins arabes, mais aussi dans le monde développé et même par les Libyens eux mêmes.

Le cas de la Libye ne répond même pas aux critères du droit international comme objectif d’intervention militaire. Kadhafi est le pouvoir souverain, non les rebelles ; il ne réalisait pas de génocide, ni une purification ethnique. En Bosnie la situation était différente : en peu de semaines 100 mille personnes étaient mortes. Et la Bosnie elle même– état souverain bien que non reconnu pour l’ONU – demandât formellement l’intervention.

Le cas du Kosovo a été moins clair, mais l’intervention a pointé Milosevic et est arrivée après la guerre des Balkans qu’il a initié en forçant à l’exode 200 mille personnes avec d’abondantes preuves d’un grand nombre d’atrocités commises au nom de préjugés ethniques. Ce type d’attitude dans laquelle on estime qu’une intervention militaire est légale et qui en 1999 paraissait la quintessence de la gouvernabilité et du consensus global, a cessé d’être un concept dominant dans l’Occident.

Comme député de la Chambre des Communes je crois que peut-être est arrivée l’heure de rappeler que malgré son malheur l’Afghanistan et jusqu’à l’Angleterre peuvent encore avoir un rôle constructif dans le monde »

En terminant son article le parlementaire est cependant plus pessimiste et revient sur les prétextes des colonisateurs :

Rory Stewart (est né à Hong Kong, de parents anglais, éduqué en Angleterre) confirme ainsi l’objectif d’un nouveau mouvement colonialiste, d’un nouveau « manu militari » des vieux dominateurs. Poursuivis par le manque de pétrole bon marché, ils s’accrochent au passé en cherchant à maintenir leur sécurité et leur orgueil, comme propriétaires du monde.


ISRAEL TRAITE DE BRÉSIL DE "NAIN DIPLOMATIQUE", LE JOURNAL DU BRÉSIL RIPOSTE À UN "ETAT AVEUGLE".



(Al Huffington Post) - Rien ne va plus entre le Brésil et Israël. Jeudi, le Brésil a décidé de rappeler son ambassadeur à Tel-Aviv en condamnant "l'usage disproportionné de la force par Israël dans la bande de Gaza, qui a entraîné la mort d'un grand nombre de victimes civiles, dont des femmes et des enfants".

Le ministère brésilien des affaires étrangères a expliqué également qu’au regard de " la gravité de la situation, le gouvernement brésilien a voté pour la résolution du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies sur la tenue d’une enquête sur l'offensive israélienne.

Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Yigal Palmor a réagi en déclarant qu’Israël était "déçu" de la décision prise par le Brésil, estimant qu'elle ne reflétait pas le niveau des relations entre les pays.

"Ces mesures ne contribuent pas à promouvoir le calme et la stabilité dans la région. Elles fournissent plutôt un vent favorable au terrorisme, et, naturellement, affectent la capacité du Brésil à exercer une influence ", a-t-il ajouté.

Yigal Palmor ne s’est cependant pas contenté du langage diplomatique habituel en pareille circonstances. Il est revenu à la charge dans des entretiens au Jerusalem Post Report et The Jornal Nacional Tv avec des propos plus blessants qui suscitent des réactions furieuses dans la presse brésilienne.
"Il s'agit d'une démonstration malheureuse" qui explique, selon lui, "pourquoi le Brésil, un géant économique et culturel, reste un nain diplomatique". Le porte-parole israélien poussera l’écart diplomatique jusqu’à ironiser et faire une parallèle – de mauvaise gout selon les médias brésiliens - sur la prestation de la seleçao au cours du Mondial 2014.

"Quand on perd dans un match de football 7-1, on peut parler de disproportion mais pas dans la vie réelle et sous les lois internationales".

Le ministre des affaires étrangères brésilien, Luiz Alberto Figueiredo a choisi de répondre dans les usages et avec sobriété. "Nous sommes l’un des seuls 11 pays qui ont des relations diplomatiques avec tous les pays membres des nations unis, et notre militantisme pour la paix et la stabilité dans le monde ne date pas d’aujourd’hui" a-t-il déclaré à CBN Radio.

" S’il y a des nains en diplomatie, le Brésil n'en fait surement pas partie".

La presse brésilienne fait preuve de moins de retenue face aux déclarations du responsable israélien. La réponse est venue dans un éditorial en page une intitulé "Des aveugles et des nains", du Jornal do Brasil, un des plus grands journaux du pays.


Mauro Santayana souligne qu’Israël est un Etat "aveugle" dont "la cécité causera la perte". Il met en exergue les succès de la diplomatie de son pays dont la plus récente est le lancement de Banque des BRICS sans compter son partenariat incontestables avec des géants économiques du monde.

Le Brésil, écrit-il, n’a pas de "de leçon à recevoir d’un pays comme Israël". Mais, ironise-t-il, "dans notre condition de ‘nains non pertinents’, nous pourrions apprendre du gouvernement israélien, dans le domaine de la diplomatie, comment nous  isoler de tous les peuples de notre région.

Aveuglé par la colère et les préjugés et la haine viscérale de nos voisins, on devrait apprendre comment détruire ou occuper leurs maisons, comment les bombarder, comment blesser leurs parents et grands-parents, comment tuer et mutiler leurs mères et épouses, et comment exploser les têtes de leurs enfants".

C’est le grand "savoir-faire" que l’éditorialiste reconnait à Israël.

Aussi publié a: 

http://www.bladi.info/threads/israel-traite-bresil-nain-diplomatique.383324/